Un sondage montre que la plupart des patients canadiens souffrant d'acné ont des cicatricesLe tout premier sondage mené auprès de patientes et de patients canadiens atteints d’acné montre que la plupart présentent des cicatrices et des modifications pigmentaires

La presque totalité des patientes et des patients canadiens atteints d’acné qui ont répondu à un sondage dont les résultats ont fait l’objet d’un récent rapport ont déclaré présenter des cicatrices (87 %) et des modifications pigmentaires (90 %) causées par l’acné — autant de rappels tangibles, durables et préjudiciables de cette affection cutanée.

Les résultats de ce sondage, mené par la Société canadienne de l’acné et de la rosacée (SCAR) et l’Alliance canadienne des patients en dermatologie (ACPD), ont été publiés aujourd’hui dans un document intitulé Crever l’abcès : rapport sur l’expérience des patients souffrant d’acné au Canada. Le rapport intégral est accessible ici.

« Ce taux très élevé de cicatrices et d’hyperpigmentation prenant la forme de taches brunes ou rouges laissées par l’acné chez les personnes atteintes indique un besoin en matière de traitement précoce et efficace pour empêcher l’apparition de ces lésions », explique le Dr Jerry Tan, dermatologue de Windsor, en Ontario, et président de la SCAR.

« De façon générale, plus l’inflammation est importante — rougeur, enflure, pus, douleur — plus la peau est endommagée et plus le risque de cicatrices est élevé. Cependant, même les personnes ayant une acné légère qui ont répondu au sondage ont déclaré présenter des cicatrices et des modifications pigmentaires. Il ne faut pas tarder à se faire traiter. Étant donné que l’acné touche principalement les adolescentes et les adolescents, les parents pourraient jouer un rôle », ajoute le Dr Tan.

Les autres résultats du sondage montrent que la plupart des patientes et des patients atteints d’acné ont du mal à maîtriser l’affection et que cacher l’acné, tenter d’en découvrir les déclencheurs et assumer les dépenses qu’elle engendre constituent les difficultés les plus fréquentes.

Brittany Kuzemka, une Albertaine âgée de 30 ans atteinte d’acné qui a souffert de l’affection à l’adolescence et qui est toujours aux prises avec elle à l’âge adulte, dit que l’acné nuit à sa vie quotidienne de diverses manières.

« J’étais prête à faire presque n’importe quoi et à dépenser quasiment sans compter pour me débarrasser de mon acné, mais le prix à payer pour atteindre cet objectif était très élevé. L’acné a eu des répercussions négatives sur ma vie, car je refusais de participer à certaines activités sociales parce que je craignais le jugement de mes pairs.

« J’étais aussi obsédée par ma peau; je me souciais constamment de ses imperfections et je demandais à mes parents et amis s’ils voyaient mes boutons sous mon maquillage. J’avais l’impression que mon acné paraissait pire aux yeux des autres, mais ce n’était que le reflet de mon propre manque d’assurance et des effets qu’il avait sur mon estime de soi », explique-t-elle.

Le sondage a également révélé les conséquences émotionnelles de l’acné. La moitié des répondantes et des répondants craignent souvent ou toujours que leur acné ne disparaisse jamais tandis que 44 % se sentent souvent ou toujours mal à l’aise à cause de leur acné et que le quart évitent les interactions sociales.

« L’acné ne touche pas seulement la peau. C’est une affection dont les effets vont bien au-delà du simple souci cosmétique et se répercutent sur l’équilibre émotionnel, la vie sociale et la santé mentale », affirme Rachael Manion, directrice générale de l’Alliance canadienne des patients en dermatologie. « Nous devons encourager les personnes atteintes d’acné à consulter leur médecin pour connaître le meilleur moyen de la traiter et, ensemble, nous devons veiller à ce que des traitements sûrs, efficaces et abordables soient accessibles à tous ceux et celles qui en ont besoin », ajoute-t-elle.

Le rapport recommande d’améliorer l’accès aux nouveaux traitements pour les patientes et les patients atteints d’acné au Canada, de faire en sorte que les prestataires de soins de santé connaissent tous les traitements existants et les nouveaux traitements et d’évaluer chaque patiente et chaque patient atteints d’acné pour repérer les signes de dépression et d’anxiété.